jeudi 16 mars 2017

Jeanne Frigout, résistante Cherbourgeoise

Jeanne Frigout est née en 1922. Originaire de Cherbourg, elle est arrêtée à St Lô le 6 novembre 1941. D'abord détenue à la Santé, puis à Fresnes, déportée en Allemagne en août 1943, libérée dès le 23 avril 1945 par la Croix Rouge suédoise, évacuée vers la Suède via le Danemark, elle est rapatriée en France le 25 juin.

UNE RESISTANTE CHERBOURGEOISE DES 1940.
Jeanne Frigout entre dans la Résistance à 17 ans et demi après que sa maison soit bombardée par les Allemands le 6 juin 1940. Au moment de la prise de la ville, son père part pour l'Angleterre et se réfugie chez Auguste Mabire, un oncle. Cet oncle s'est engagé dans la Résistance après la prise de Cherbourg. C'est ce qui a amené Jeanne Frigout dans la Résistance.

Plus de 30.000 hommes ont réussi à 
 quitter Cherbourg grâce à la Résistance 
du Cotentin archives Frédéric 
Besnier
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Une jeune Résistante : son action.
Jeanne Frigout entre dans la Résistance à 17 ans et demi après que sa maison soit bombardée par les Allemands, le 6 juin 1940. Au moment de la prise de la ville, son père part pour l'Angleterre et se réfugie chez Auguste Mabire, un oncle. Cet oncle s'est engagé dans la Résistance après la prise de Cherbourg. C'est ce qui a amené Jeanne Frigout dans la Résistance.

Elle fait d'abord de l'espionnage. Elle suivait par exemple les camions de prisonniers de guerre. Plus tard, l'oncle fut appelé pour piloter « La Rolande » qui ravitaillait les troupes allemandes sur les îles anglo-normandes . Il ramenait des valises pleines de légumes que Jeanne Frigout allait apporter aux prisonniers anglais. Elle leur apportait aussi des petits paquets et des petits mots.

Une fois repérée comme patriote, elle est contactée par Raoul Kiffer de Famille- Interallié, début 1941 pour l'aider à installer une branche de réseau de renseignement dans la Manche. Plus tard, Jeanne Frigout a pour mission de confier des informations à l'agent Lemeur. Elle échoue à cette mission car l'agent lui avait présenté un Alsacien en uniforme allemand. Très méfiante, elle ne lui a pas donné les informations. Arrêtée quelques jours plus tard, elle soupçonne l'agent Lemeur de sa responsabilité de son arrestation, mais cela pourrait aussi venir de l'arrestation de Marie-Thérèse Buffet qui avait caché un des agents sous son tapis.

Son arrestation pour contre-espionnage:
Jeanne est arrêtée le 6 novembre 1941. Elle a été placée à la prison de St-Lô dans une cellule avec 20 autres femmes. Puis elle est transférée à la prison de la Santé, à Paris, où elle subit une pression morale des allemands. Ils utilisaient le« chantage affectif » en disant que sa famille subirait un mauvais sort si elle ne disait rien. Elle explique qu'elle est isolée, se fait interroger par les Allemands afin de transmettre des informations militaires.

A partir d'octobre 1942, Jeanne est emprisonnée à Fresnes (94). Seule dans sa cellule, elle ne sortit que trois fois en 2 ans.

Sa déportation à Ravensbrück.
Elle part de Romainville le 27 juillet. A ses côtés, 58 femmes « NN » (Nacht und Nebel », nuit et brouillard) arrivent le 2 août 1943. Elle est mise en quarantaine : « on vous mettait avec tout ce qu'il y avait de plus moche, les droits communs ».

Elle dit « lors du premier mois passé dans ce camp, les détenus étaient mises à l'épreuve avec des travaux les plus pénibles : décharger des péniches, pousser des wagonnets, ou répandre les cendres incinérées dans les petits jardins SS qui surplombaient le lac de Ravensbrück ».
Lors de sa détention à Ravensbrück elle fais plusieurs activité toutes pénibles, elle décharge les wagons qui rentraient du front de l’ est, avec toutes les capotes des soldats qui avait été tué ou blessé ;il fallait récupérer la fourrure qui doublait les capotes malgré les lambeaux de chair. Elle a aussi travaillée pour l’usine radiophonique Seimes.
A Ravensbrück la journée commençait tôt (à 3h30 du matin en été,4h en hiver). La journée commençait par un appel long et interminable qui pouvait durer plus d’une heure quelque soit le temps elle a connu des appel à -32° juste vêtue d’une simple robe. Les femmes était rangée par numéros elles n’ont plus d’identité souligne-t-elle. Les journées de travail étaient de douze heures, avec une demie heure pour la pause du midi. Les déporté étaient louée comme on peut loué des machines pour un chantiers, on considère les déportés comme des objets. Donc les déportées étaient loué par des groupes industriels comme par exemple l’usine Siemens pour Jeanne Frigout. Puis la journée s’achevait par un appel interminable avant que les détenues puissent prendre leur repas du soir.

Le seul temps libre accordé aux détenus est le dimanche ;mais les détenus trop faibles ou malades étaient emmenées dans un camions, et leurs vêtements revenaient cela signifie qu’elles étaient tuées sûrement battues à mort.

Plus tard les allemands décidèrent que toutes les détenues devaient être déportées a Mauthausen, Jeanne Frigout pensait qu’elles allaient être éliminée alors elle se cacha avec l’aide d’une infirmière dans le lit d’une tuberculeuse qui venait de mourir. Elle a ensuite retrouvée son block et une dizaine de compagnes qui ont vécu pendant deux mois dans le plafond du block avec la complicité d’une polonaise.






Une libération suédoise


Jeanne Frigout n’a pas assisté à la libération de Ravensbrück, elle a été prise en charge par la croix rouge suédoise le 23 avril 1945. Elle gagne la Suéde avec ses compagnes pour se rétablir du traitement inhumain qu’elle venait de subir. Elle dit :  « La liberté est une nourriture exceptionnelle ».


Elle regagne la France le 25 juin 1945 et retrouve ses parents. A son retour elle dépose un témoignage devant le commissaire en charge des renseignements généraux dès le 13 juillet. 

Lise Briffaut

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